Il y a peu de temps, lors d’un concert, le célèbre pianiste Jayson Gillham a pris le temps de dédier une de ses pièces musicales aux « journalistes de Gaza ». Selon lui, certains d’entre eux ont été victimes d’actes de violence ciblée de la part des forces israéliennes.
La controverse suscitée par la guerre de Gaza a des répercussions jusque dans le monde de la musique classique en Australie. Tout a commencé le dimanche 11 août, lorsqu’en concert, le pianiste australo-britannique Jayson Gillham a dédié une pièce aux « journalistes de Gaza », affirmant que certains d’entre eux ont été victimes d' »assassinats ciblés » de la part de Tsahal. En réaction, l’Orchestre symphonique de Melbourne a annulé un autre concert du pianiste, prévu pour le jeudi 15 août, arguant qu’il n’était pas approprié d’utiliser la scène pour exprimer des opinions personnelles.
Face aux vives critiques, l’orchestre a dû présenter des excuses pour avoir annulé le concert de Jayson Gillham, qu’il considère pourtant comme l’un des meilleurs pianistes de sa génération. Il a toutefois maintenu que la scène d’un concert n’était pas le lieu adéquat pour des commentaires politiques, précisant que la représentation du jeudi restait annulée pour des raisons de sécurité.
« La musique et l’art existent dans un contexte politique et social », réplique le syndicat des musiciens
Artiste engagé, Gillham avait précédemment joué lors d’un concert de bienfaisance pour le Fonds de secours aux enfants de Palestine. Suite à son éviction du programme de l’Orchestre symphonique de Melbourne, le syndicat des musiciens australiens Music, Entertainment and Arts Alliance a critiqué la réaction excessive de l’orchestre, affirmant que « la musique et l’art existent dans un contexte politique et social ».
Selon le Comité pour la protection des journalistes, 113 journalistes ont été tués depuis le début de la guerre à Gaza il y a dix mois. Le consortium de médias Forbidden Stories, comprenant la rédaction internationale de Radio France, a documenté la manière dont les journalistes étaient ciblés à Gaza dans l’enquête « The Gaza Project ».
L’armée israélienne affirme ne pas viser spécifiquement les journalistes, mais qu’elle a le droit de cibler les partisans du Hamas, l’organisation responsable de l’attaque terroriste du 7 octobre 2023 contre Israël qui a déclenché la guerre.
Source de l’article : Francetvinfo