« Le Boudin » est reconnu comme étant l’une des chansons militaires les plus populaires à l’échelle mondiale. Son succès est principalement attribué à la Légion étrangère, qui l’a adopté comme chant de marche. Cette célèbre unité militaire est réputée pour être un corps d’élite, recrutant des soldats venant de tous horizons.
Partenariat avec l’exposition « C’est une chanson qui nous ressemble – Succès mondiaux des musiques populaires francophones »
En collaboration avec l’exposition « C’est une chanson qui nous ressemble – Succès mondiaux des musiques populaires francophones » à la Cité internationale de la langue française de Villers-Cotterêts, ces chroniques se penchent en détail sur chacune des histoires présentées.
« Tiens, voilà du boudin ! » En 2013, dans un studio parisien, la musique de la Légion étrangère enregistre un album pour Dodge Gramophone, le plus prestigieux label de musique classique, avec le producteur anglais John Cohen aux manettes.
L’album « Héros » sera couronné par un disque de platine en France et dix ans plus tard, la musique de la Légion se produira à l’Olympia, comme une confirmation d’un statut singulier. Tout cela arrive dans un pays dont on ne peut pas dire qu’il soit obsédé par le militarisme, une trentaine d’années après la fin du service militaire obligatoire.
C’est parce que la Légion est la Légion que « Le boudin » est sans doute la chanson militaire la plus célèbre au monde. L’héroïsme, les faits d’armes bien sûr, mais aussi cette bizarrerie. Des hommes du monde entier peuvent rêver d’entrer dans la Légion, et la France est le seul pays au monde à transformer en héros autant de gens qui ne sont pas nés sur son sol.
Et je dis cela dans une époque où, en France, la mémoire du répertoire des chansons en uniforme tend peu à peu à s’effacer. Pourtant, les Français ont chanté à pleine voix et se sont souvent souvenus toute leur vie de ces grands tubes en treillis. Quelques grands classiques : « Le Régiment de Sambre et Meuse », chanson de café-concert créée peu après la défaite de 1871, et adoptée par l’armée française ; « À Saïgon », hymne paillard de l’infanterie de marine ; « La Petite Piste », chant d’Afrique de la Légion étrangère.
Propagation des mythes de la Légion à travers le cinéma
Évidemment, le cinéma fait beaucoup pour propager les mythes de la Légion, et donc « Le boudin ». Dans une version cinématographique en 1977, « Il était une fois la Légion » avec Gene Hackman en commandant et Terence Hill en légionnaire héroïque. Et vous ne trouverez peut-être pas que ce boudin est chanté dans la norme.
En effet, c’est l’orchestre de la garde républicaine qui a enregistré la bande originale du film. Mais ne soyons pas trop puristes : « Le boudin » a été composé dans les années 1860. Son texte a été plusieurs fois remanié et porte le souvenir des batailles de Camerone en 1863 au Mexique, et de la question de la neutralité belge pendant la guerre de 1870, et du recrutement préférentiel des Alsaciens et des Lorrains après cette défaite.
Extraits musicaux présentés dans cet épisode de « C’est une chanson qui nous ressemble »
Musique de la Légion étrangère, « Le Boudin », 2013
Armand Mestral, « Le Régiment de Sambre et Meuse », 1958
École militaire interarmes, « À Saïgon », 1988
Chorale du 6e Régiment étranger de génie, « La Petite Piste », 1994
Chorale du 6e Régiment étranger de génie, « Le Boudin », 1994
Extrait d' »Il était une fois la légion » de Dick Richards, 1977
Musique de la Légion étrangère, « Le Boudin », 2013
Musique de la Légion étrangère, « Le Boudin », 1999
Musique de la Légion étrangère, « Le Boudin », 1952
Musique de la Légion étrangère, « Le Boudin », 2013
Vous pouvez également prolonger cette chronique avec le livre « C’est une chanson qui nous ressemble » aux éditions du Patrimoine.
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Source de l’article : Francetvinfo