Fraude numérique : 10M$ récoltés avec des mélodies IA et auditeurs fictifs

Escroquerie numérique : 10 millions de dollars récoltés grâce à des mélodies composées par des IA et écoutées par des auditeurs fictifs
          Un tribunal fédéral américain juge un fraudeur à la musique en ligne qui a automatisé, avec des faux comptes, l'écoute de ses propres chansons inscrites sur les grandes plateformes internationales. Afin de toucher les droits d'auteur.

Un individu a été condamné par un tribunal fédéral des États-Unis pour avoir commis une fraude liée à la musique en ligne. En effet, il a mis en place un système automatisé utilisant de faux comptes pour augmenter de manière artificielle le nombre d’écoutes de ses propres chansons sur les grandes plateformes internationales. Son objectif était de percevoir des droits d’auteur de manière frauduleuse.

La musique sous le feu des projecteurs

« Quand la musique est bonne », chantait Jean-Jacques Goldman en 1982. Cependant, cette citation ne s’applique pas à Michael Smith, qui est actuellement dans la tourmente. En effet, les juges du Tribunal fédéral de l’État de New York ont récemment annoncé des accusations à son encontre le 4 septembre.

Selon les informations relayées, Michael Smith aurait frauduleusement perçu plus de 10 millions de dollars de droits d’auteur entre 2017 et 2024. Cette somme colossale aurait été obtenue grâce à la publication de ses créations musicales sur des plateformes populaires telles qu’Amazon Music, Apple Music, Spotify ou YouTube Music.

Un stratagème numérique bien huilé

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, Michael Smith n’est pas un musicien de renom. En réalité, il a utilisé des intelligences artificielles pour générer des centaines de milliers de titres musicaux. Ces morceaux étaient ensuite produits et publiés en masse chaque semaine sur les plateformes susmentionnées.

Les titres étaient générés de manière aléatoire par un algorithme, donnant naissance à des noms sans réelle signification artistique tels que « Zymogenic », « Zymoplastic », « Zymotechnical » ou « Zymes ». De même, les noms des « interprètes » étaient également créés de manière automatisée, sans aucune recherche d’authenticité.

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Par ailleurs, Michael Smith a mis en place des milliers de faux comptes d’utilisateurs pour simuler un public fictif. Il a externalisé cette tâche à des prestataires étrangers qui ont créé ces profils à partir d’adresses e-mail achetées en masse.

Un public factice pour des gains illégaux

En utilisant des réseaux privés virtuels (VPN), Michael Smith a réussi à tromper les plateformes en leur faisant croire que ses auditeurs venaient de différentes parties du monde. Ainsi, il a mis en place un système où des machines cliquaient sur ses morceaux, générant ainsi des volumes d’audience artificiels et indus.

Cette fraude a suscité l’inquiétude des acteurs de l’industrie musicale, qui ont souligné que de telles pratiques nuisaient à la légitimité des abonnements payants. En conséquence, des purges ont été effectuées pour éliminer les compositions générées de manière algorithmique.

Des conséquences judiciaires lourdes à la clé

Bien que les actions de Michael Smith se déroulent dans un univers virtuel, les conséquences légales sont bien réelles. Il doit répondre de plusieurs chefs d’accusation, notamment de fraude électronique et de blanchiment d’argent. Les peines encourues pour de tels actes peuvent atteindre jusqu’à 60 ans de prison, pour des gains estimés à 9 millions d’euros.

Source de l’article : Francetvinfo

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