La saison de l’Opéra de Paris débute avec une production légère, dirigée par Dominique Pitoiset, et mettant en vedette un baryton talentueux et un quatuor féminin plein d’enthousiasme. Le public a réservé un accueil chaleureux à Falstaff, qui a remporté un franc succès lors des applaudissements.
Dès le début, on ne peut que constater l’impressionnante performance d’Ambrogio Maestri, baryton italien, tant comme acteur que comme chanteur, dans le rôle-titre du dernier opéra de Verdi. Sa présence scénique est indéniable, et sa performance vocale est spectaculaire, déclenchant à plusieurs reprises les applaudissements du public. Originaire de Pavie, Maestri maîtrise parfaitement son personnage, ayant débuté en 2001 dans le rôle-titre de Falstaff à La Scala de Milan et au Teatro Verdi de Busseto. En 2016, il a célébré sa 250e représentation au Staatsoper de Vienne. A l’Opéra Bastille, le mardi 10 septembre, il démontre tout son talent en incarnant Falstaff, un vieil aristocrate ventripotent, désargenté et amoral, refusant d’accepter les assauts du temps.
Un personnage qui résonne dans l’ère de #Metoo
Falstaff, personnage principal de l’opéra de Verdi, est issu de l’œuvre de William Shakespeare, apparaissant dans plusieurs pièces de théâtre. Ambrogio Maestri incarne avec brio cet ogre insatiable, doté d’un appétit démesuré pour la nourriture, la boisson et les femmes. En quête d’une amante pour financer ses excès, il envoie la même lettre d’amour à deux femmes, Mrs Alice Ford et Meg Page, interprétées avec malice par Olivia Boen et Marie-Andrée Bouchard-Lesieur. Convaincu de son charme, malgré son âge, Falstaff ne doute pas du succès de sa démarche. Mais les deux femmes découvrent le subterfuge et mettent en place un stratagème pour punir le vieux Don Juan.
Une mise en scène inspirée du début du siècle dernier
La production de Dominique Pitoiset, située au début du siècle dernier, offre un décor inspiré du film Il était une fois en Amérique, avec des immeubles en brique rouge abritant des appartements surmontant des commerces. Le metteur en scène reconnaît que son approche serait différente aujourd’hui. L’orchestre dirigé par Michael Schonwandt accompagne finement les artistes, recevant de nombreuses ovations d’un public enthousiaste. Falstaff, une œuvre légère et pétillante renfermant des vérités profondes, est brillamment portée par Ambrogio Maestri.
Une comédie lyrique à ne pas manquer
Le spectacle, d’une durée de 2h40 avec un entracte, est en italien avec surtitres en français et en anglais. La musique de Giuseppe Verdi, sur un livret d’Arrigo Boito, est dirigée par Michael Schønwandt, avec une mise en scène de Dominique Pitoiset. La distribution inclut Ambrogio Maestri, Olivia Boen, Marie-Andrée Bouchard-Lesieur, Andrii Kymach, Gregory Bonfatti, Marie-Nicole Lemieux, Iván Ayón-Rivas et Federica Guida. Ne manquez pas cette comédie lyrique à l’Opéra Bastille jusqu’au 10 septembre.
Source de l’article : Francetvinfo