P. Diddy en détention pour trafic sexuel lors des soirées « Freak Offs »

Affaire P. Diddy : ce que l'on sait des soirées "Freak Offs" au cœur des accusations de trafic sexuel qui visent le rappeur
          Visé depuis plusieurs mois par une dizaine de plaintes pour viols et agressions sexuelles, Sean Combs, de son vrai nom, se trouve en détention provisoire depuis le 16 septembre.

Depuis plusieurs mois, Sean Combs, également connu sous le nom de P. Diddy, fait l’objet d’une série de plaintes pour viols et agressions sexuelles. Ces accusations ont conduit à son arrestation et à sa mise en détention provisoire depuis le 16 septembre.

De somptueuses soirées au cœur d’un éventuel trafic sexuel. Alors que le célèbre rappeur et producteur de hip-hop Sean Combs, connu sous le nom de P. Diddy, est toujours en détention le samedi 26 septembre, des détails de l’enquête commencent à être révélés. Les procureurs fédéraux de New York l’accusent d’avoir, sur une période de plusieurs décennies, abusé, menacé et contraint des femmes et d’autres personnes de son entourage à assouvir ses désirs sexuels, protéger sa réputation et dissimuler ses actes lors de fêtes organisées dans des chambres d’hôtels ou de palaces, parfois sur plusieurs jours. En tout, la star est confrontée à une dizaine de plaintes pour viols ou agressions sexuelles, auxquelles s’ajoute une nouvelle plainte annoncée lors d’une conférence de presse mardi dernier. Franceinfo fait le point sur ce que l’on sait de ces soirées baptisées « Freak Offs », qui sont également le sujet de nombreuses rumeurs circulant depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux.

Des soirées intimes dans des établissements hôteliers
La première à avoir déposé une plainte au civil pour viol et violences physiques contre le rappeur mi-novembre 2023 a été l’ancienne compagne de Sean Combs, la chanteuse américaine de R&B Cassie, également connue sous le nom de Casandra Ventura. Cette affaire a finalement été réglée à l’amiable, selon un accord resté confidentiel. Une vidéo datant de 2016, authentifiée par CNN, montre P. Diddy en train de s’en prendre violemment à la chanteuse. On y voit l’artiste, vêtu simplement d’une serviette autour de la taille, la saisir brutalement dans un couloir d’hôtel et la jeter au sol, avant de lui asséner plusieurs coups de pied. Selon le parquet de Manhattan, cette vidéo a été filmée au moment où Cassie tentait de s’échapper d’une soirée « Freak Offs ». Cependant, la défense affirme que la description de ces soirées diffère totalement de celle de l’accusation : tous les participants étaient consentants, y compris Cassie. L’avocat du rappeur, Marc Agnifilo, a déclaré lors de l’audience du 17 septembre : « Est-ce que tout le monde a l’habitude d’avoir des relations intimes de cette manière ? Non. » Il a également ajouté, cité par le New York Times : « S’agit-il de trafic sexuel ? Non, pas si tout le monde veut être là. » L’avocat affirme que six hommes présentés comme des prostitués lui ont affirmé qu’ils ne se considéraient pas comme tels.

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C’est au cours de cette procédure que Cassie a révélé que P. Diddy organisait fréquemment des « Freak Offs » dans des hôtels de luxe à travers le pays, lors desquels il lui ordonnait de verser des quantités « excessives » d’huile pour bébé sur elle et lui donnait des instructions sur comment toucher les prostituées pendant qu’il filmait et se masturbait.

Des soirées qualifiées de « dangereuses »
Les femmes ayant porté plainte contre Sean Combs depuis novembre 2023 le décrivent comme un prédateur sexuel violent, utilisant l’alcool et les drogues pour obtenir leur soumission. Selon l’acte d’accusation, le rappeur s’appuyait sur ses employés, les ressources et l’influence de son empire commercial multifacettes pour mettre en place une entreprise criminelle, impliquant le trafic à des fins d’exploitation sexuelle, le travail forcé, l’enlèvement et l’obstruction de la justice. Dans ce document de la justice américaine, Sean Combs est décrit comme le « coordinateur de ces fêtes Freak Offs », selon une enquête approfondie du New York Times. Il considérait ces rassemblements forcés comme des projets artistiques personnels et étudiait comment disposer les bougies pour obtenir une certaine luminosité dans ses vidéos.

Ces soirées sont au cœur de l’affaire et sont intrinsèquement dangereuses, comme l’a souligné la procureure Emily A. Johnson lors d’une audience où Sean Combs a plaidé non coupable des accusations de trafic à des fins d’exploitation sexuelle et d’extorsions. L’une de ces soirées aurait eu lieu à l’hôtel Intercontinental Century de Los Angeles, d’après le New York Times.

Des soirées violentes avec de la drogue
Un autre procureur fédéral de Manhattan, Damian Williams, décrit un système basé sur la violence pour contraindre les femmes à avoir des relations sexuelles prolongées avec des travailleurs du sexe, des scènes enregistrées où les victimes prenaient des substances comme de l’ecstasy, du GHB ou de la kétamine. Lorsque Combs n’obtenait pas ce qu’il voulait, il se montrait violent, donnant des coups de pied et traînant les victimes, parfois par les cheveux. Selon des éléments de l’acte d’accusation cités par le New York Times, Sean Combs utilisait les vidéos qu’il avait tournées comme moyen de chantage pour empêcher les participants de protester. Ces vidéos étaient décrites comme des spectacles d’horreur, des spectacles sexuels élaborés impliquant une consommation importante de drogues et des relations sexuelles forcées, rendant les participants si épuisés qu’ils devaient recevoir des liquides par voie intraveineuse pour récupérer.

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De nombreuses rumeurs et spéculations
Depuis l’arrestation de P.Diddy le 16 septembre, les spéculations vont bon train sur les réseaux sociaux. Des internautes se penchent sur les vidéos d’archives des soirées organisées par l’artiste pour tenter de découvrir les secrets qui s’y cachent et d’identifier les invités. Au fil des ans, des centaines de célébrités d’Hollywood ont pu participer à ces soirées, que des enquêteurs amateurs essaient de retrouver. Pour l’instant, il est impossible de désigner des personnalités pouvant avoir eu connaissance des violences mentionnées dans l’acte d’accusation et les plaintes des femmes, voire d’avoir été présentes.

Certains internautes tentent également d’identifier les éventuelles victimes de violences. Le chanteur canadien Justin Bieber, que P. Diddy a pris sous son aile alors qu’il n’avait que 15 ans, est au centre des spéculations. Des vidéos montrant certaines de leurs interactions refont surface, examinées à la lumière des accusations portées contre Sean Combs. Certains internautes pensent déceler, dans ces extraits parfois difficiles à contextualiser, des éléments corroborant la thèse selon laquelle le jeune chanteur aurait été victime des agissements de son mentor. Une chanson attribuée à Justin Bieber a été largement diffusée sur les réseaux sociaux, où l’on entend l’artiste chanter : « Je me suis perdu à une fête de Diddy. » Cette chanson, qui n’est pas répertoriée dans la discographie de l’artiste, est probablement le produit de l’intelligence artificielle. Par ailleurs, le rappeur 50Cent a annoncé qu’il préparait une série documentaire pour Netflix sur les accusations de violences sexuelles pesant sur P. Diddy, affirmant que les bénéfices seraient utilisés pour soutenir les victimes d’agressions sexuelles.

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Source de l’article : Francetvinfo

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