Il est important, lorsqu’on souhaite créer un « tribute » de qualité, de choisir un artiste ou un groupe qui a connu un grand succès, notamment dans les domaines de la musique pop ou rock des années 1980 ou 1990.
Des reprises qui font revivre les légendes de la musique
Queen, Dire Straits, Pink Floyd, Abba et d’autres artistes emblématiques sont mis à l’honneur à travers des « tributes », ces groupes de reprises qui permettent au public de revivre des moments inoubliables en remontant le temps à travers les tubes de ces légendes.
Un fan de Freddie Mercury s’écrie « Freddie, je t’aime ! » alors que retentit « We Are the Champions » au Dôme de Paris. Malheureusement, le véritable Mercury est décédé en 1991.
Sur scène, entouré de ses musiciens, on retrouve l’Écossais Gary Mullen qui incarne à la perfection son idole, de la voix aux costumes, en passant par les déhanchés. Même la mère de Freddie Mercury a été impressionnée. « À la fin du concert, elle lui a dit : grâce à toi, ce soir, j’ai vu mon fils vivant sur scène », raconte Richard Walter, producteur de plusieurs groupes de reprises dont One Night of Queen.
Considéré comme celui qui a introduit ce phénomène en France il y a une quinzaine d’années, il se souvient que les salles françaises n’étaient pas enthousiastes au départ, contrairement aux pays anglo-saxons où ces concerts rencontraient un grand succès. Malgré les doutes initiaux, Richard Walter a persisté, séduit par un groupe de reprises de Led Zeppelin.
Revivre des moments inoubliables
La France, habituée aux sosies de Johnny Hallyday ou Claude François, a fini par se laisser séduire par les « tributes ». « On va permettre à des gens de revivre un soir quelque chose d’impossible », résume Richard Walter. En retrouvant – ou presque – leurs idoles de jeunesse, les spectateurs replongent dans les souvenirs d’une époque révolue.
Pour qu’un bon tribute soit réussi, il faut d’abord rendre hommage à un artiste ou un groupe au succès indéniable, plutôt pop ou rock des années 1980 ou 1990. Il peut s’agir du répertoire d’un chanteur décédé ou d’une star vivante mais retirée de la scène.
Un succès retentissant
Le nom du tribute doit clairement faire référence au groupe ou artiste original (L’Héritage Goldman, Abba Gold, So Floyd, Queen Extravaganza…), parfois de manière subtile comme Letz Zep (Led Zeppelin) ou The Rabeats (The Beatles).
Certains tributes ont été validés voire montés avec des membres des groupes originaux : L’Héritage Goldman compte Michael Jones, complice de Jean-Jacques Goldman, tandis que The Dire Straits Experience est dirigé par Chris White, saxophoniste du groupe anglais.
The Australian Pink Floyd Show, groupe de reprises des Pink Floyd qui a débuté dans des pubs en Australie et tourne depuis trois décennies, a été approuvé par David Gilmour et Nick Mason.
« Dans deux siècles, on ne sera plus là, mais il y aura des orchestres qui joueront Pink Floyd. Ça sera la nouvelle musique classique », affirme Matthieu Drouot, PDG de Gérard Drouot Productions, un autre producteur de tributes.
Un marché florissant
Face à cet engouement, le créneau des tributes est très porteur, confirme Vincent Dourlet, directeur de Narbonne Arena, soulignant que les salles reçoivent de nombreuses demandes de producteurs et de groupes, et s’efforcent de sélectionner les meilleurs.
Cependant, le spectateur novice peut être dérouté par cette offre pléthorique et concurrentielle. « Le marché est mature », souligne Richard Walter, mettant en garde contre la programmation d’artistes de qualité moyenne.
« C’est un peu comme dans la musique originale : c’est à chaque groupe de faire sa réputation et de construire son image et son spectacle, et puis les meilleurs sortiront du lot. »
Matthieu Drouot, PDG de Gérard Drouot Productionsà l’AFP
Malgré le succès des tributes qui font revivre des stars aux millions de fans, ces productions dépendent également du bouche-à-oreille pour se faire connaître, sans quoi elles risqueraient de retomber dans l’anonymat.
Source de l’article : Francetvinfo