Triomphe de « Samson » de Rameau au Festival d’Aix : pari réussi avec Pichon et Guth

Festival d'Aix : le triomphe de "Samson" de Jean-Philippe Rameau
          C'est un pari fou et réussi que le chef d'orchestre Raphaël Pichon s'est lancé avec le metteur en scène allemand Claus Guth, celui de reconstituer un opéra censuré à sa création en 1733 et jamais joué depuis : "Samson".

Le chef d’orchestre Raphaël Pichon a pris un risque audacieux en collaborant avec le metteur en scène allemand Claus Guth pour remettre en scène un opéra qui avait été censuré lors de sa création en 1733 et qui n’avait jamais été joué depuis : « Samson ». Ce défi ambitieux a nécessité une grande dose de créativité et de travail pour redonner vie à cette œuvre oubliée de la scène musicale.

Redonner vie à Samson, l’opéra perdu de Rameau

Pour accomplir cet exploit et redonner vie à Samson, l’opéra perdu de Jean-Philippe Rameau, le chef d’orchestre Raphaël Pichon et le metteur en scène allemand Claus Guth ont dû se plonger dans les carnets de Voltaire, auteur du livret original disparu, et se baser sur le récit de Samson dans la Bible ainsi que sur des ouvrages savants. La dramaturgie est claire, débarrassée des lourdeurs de l’époque. Sur le plan musical, il était connu que Rameau avait utilisé et dispersé la partition dans ses œuvres ultérieures, il fallait cependant mettre de l’ordre et suivre son instinct.

« Même s’il a livré beaucoup de chefs-d’œuvre, d’immenses chefs-d’œuvre, il y a toujours ce petit regret : et si Rameau avait écrit un grand mythe d’Orphée ? »

Raphaël Pichon, chef d’orchestre

à franceinfo

« Si Rameau avait écrit une grande Médée, une œuvre clé en face d’un grand drame, je suis sûr que cette œuvre, elle voyagerait à travers le monde aujourd’hui », assure le chef d’orchestre Raphaël Pichon. « Et donc cette opportunité de cette histoire de Samson incroyablement universelle, entre ombre et lumière, entre foi et fanatisme, humanisme et politique, ce premier grand meurtrier de masse, ce premier kamikaze de notre histoire, je trouvais une raison fondamentale de tenter cette expérience, ce laboratoire autour de Samson », ajoute-t-il.

Les voix sublimes des deux rôles féminins

Sur scène, les ruines d’une grande demeure, comme si l’on commençait par la fin, lorsque Samson, aveuglé par la foi et un amour impossible, détruit ses ennemis et meurt avec eux. En écho à cette violence, portée par le baryton Jarett Ott, la clarté du chœur et les voix sublimes des deux rôles féminins, Dalila interprétée par Jackelyn Stucker et Timna par la mezzo-soprano Léa Desandre, première épouse de Samson, ravie d’explorer le répertoire tragique. « Je suis entrée en contact avec une partie de mon être que je ne connaissais pas. En tout cas, je le connaissais, mes proches le connaissaient, mais je ne l’avais jamais dévoilé au public et je n’avais jamais osé vraiment le montrer et le vivre pleinement et me sentir crédible dans ces rôles de drama queen », explique Léa Desandre. « Et en fait, je kiffe, car vous n’avez pas idée du plaisir que c’est les femmes qui finissent ensanglantées, c’est vraiment très plaisant, quand ça se passe juste sur scène ».

Samson de Rameau est présenté au festival d’Aix-en-Provence jusqu’au 18 juillet.

Source de l’article : Francetvinfo

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