Chaque jour, Élodie Suigo reçoit la visite d’une personnalité différente. Le mardi 24 septembre 2024, c’était au tour du chanteur colombien Yuri Buenaventura. Ce dernier venait tout juste de sortir un nouvel album intitulé « Amame » et annonçait une tournée qui débuterait en février 2025, avec un concert prévu le 8 avril à la Salle Pleyel.
Yuri Buenaventura : un parcours atypique vers la gloire
En 1996, Yuri Buenaventura a marqué les esprits avec sa reprise de « Ne me quitte pas » de Jacques Brel, revisitée au rythme Salsa. Cette performance a non seulement attiré l’attention sur lui, mais a également mis en lumière son histoire singulière. En effet, ce jeune homme a appris à lire et à parler en déchiffrant les papiers des journaux qui servaient d’isolants et de décoration dans la maison de sa mère. Arrivé en France pour poursuivre des études d’économie à la Sorbonne, Yuri Buenaventura s’est rapidement laissé emporter par sa passion pour la musique, en faisant des concerts improvisés pour gagner sa vie dans le métro parisien, notamment à la station Saint-Michel. En 2025, il entamera une tournée qui le mènera jusqu’à la salle Pleyel à Paris le 8 avril, où il interprétera les titres de son dernier album « Amame ».
Un hymne à l’amour et à la dignité
Interrogé sur la signification de son album « Amame », qui se traduit par « Aimez-moi », Yuri Buenaventura explique que cet opus est un cri du cœur adressé à ceux qui ont su préserver leur culture et leur dignité malgré les épreuves. Il revient sur son parcours marqué par la précarité, mais souligne l’importance de l’amour et de la poésie pour affronter les difficultés de la vie. Pour lui, l’amour est un outil essentiel pour comprendre l’humain et la société.
Une partie de l’album est dédiée à l’amour et au désamour, mettant en lumière les enjeux sociaux et culturels auxquels sont confrontés les individus. Yuri Buenaventura évoque notamment le titre « Aqui llegamos », qui rend hommage aux hommes noirs arrivés en Colombie et confrontés aux bouleversements économiques et géopolitiques de la région. Il aborde également l’influence des musiques latinos new-yorkaises dans sa propre création musicale, soulignant le rôle crucial des ingénieurs du son dans l’évolution des sonorités latines.
L’importance de l’humain dans la création musicale
Yuri Buenaventura insiste sur l’importance de conserver l’humain au cœur de la création musicale, en opposition à l’intelligence artificielle qui peut parfois déshumaniser la musique. Pour lui, l’émotion humaine est essentielle dans la musique, et c’est ce qui donne vie aux sons et aux mélodies. Il met en avant les figures emblématiques de la musique qui ont su transmettre cette émotion à travers leurs œuvres.
En évoquant son parcours personnel, Yuri Buenaventura témoigne de son évolution depuis ses rêves d’enfant jusqu’à l’homme qu’il est devenu. Il souligne les luttes et les défis auxquels il a dû faire face, mais aussi la force et la passion qui l’ont guidé tout au long de sa carrière musicale. Il exprime sa gratitude envers la salsa, qui lui a permis de surmonter ses peurs et de s’épanouir pleinement dans sa vie artistique.
Source de l’article : Francetvinfo